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C'est quoi ce bazar ?
21 avril 2013

♪ J'ai deux (livres d') Amouuuur ♪

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Hadley Richardson fut la première Madame Hemingway (il eût quatre épouses en tout) et celle qui le connut donc au tout début de sa carrière d'écrivain et de ses difficiles débuts, avant de connaître une fulgurante consécration qui changera radicalement l'homme. C'est une époque incroyable, celle des années 20, que décrit Paula McLain, dans ce milieu d'artistes expatriés à Paris (Francis Scott et Zelda Fitzgerald, James Joyce, Gertrude Stein...) qui cherchent à vivre leur vie à fond dans une apparente liberté, dans l'ivresse (littéralement) la plus totale et qui cache en réalité trahison et folie. Hadley est prête à beaucoup sacrifier pour que son homme d'écrivain réussisse, à changer de pays et de ville et d'amis et à tolérer énormément, en tirant simplement la satisfaction de se dire qu'il n'y arriverait pas sans elle. Jusqu'au ménage à trois qu'il lui imposera insidieusement et qui signera à la fois la fin de leur histoire et le début de la carrière d'un Hemingway dépeint comme un affreux égoïste imbu de lui-même. Même si l'histoire de leur couple semble en grande partie imaginée et reconstituée, voici un livre qui se lit avec grande facilité et beaucoup de plaisir.

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La vie, il faut la digérer. La mâcher et l'aimer à fond.

{Madame Hemingway, Paula McLAIN, Le Livre de Poche}

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Lorsque mon père est devenu veuf, j'ai été heurtée par la façon dont il s'est empressé de vouloir tourner la page, paniqué à l'idée de rester seul. Je me suis alors beaucoup interrogée sur ce qu'il peut bien rester d'une vie. Je crois que c'est lorsqu'on ne pense plus aux personnes disparues qu'elles meurent véritablement. Jean-Louis Fournier, avec cette écriture-pirouette (rire pour ne pas pleurer) qu'on lui connait (inoubliable "Où on va, Papa ?"), consacre à Sylvie bien davantage qu'un livre-hommage, mais une véritable déclaration d'amour, comme on dirait "tu me manques" et "qu'est-ce que je vais devenir sans toi ?" en se cachant pudiquement derrière quelques bons et beaux mots. La vie est tellement injuste, qui continue sans elle, même le printemps ose revenir mais il faut apprendre à lui pardonner. Et continuer, inlassablement, à se répéter ce petit mantra : "Tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux". Certainement, comme il l'espère, Sylvie est très fière de lui.

Je suis dans un petit voilier au Cap Horn. La mer est blanche, le ciel est noir, j'ai affalé les voiles, je suis accroupi au fond de la cabine, la tête cachée dans mes bras. J'attends que ça se calme. Les tempêtes ne sont pas comme les neiges, éternelles.

Si je te dis que je vais bien, ce n'est pas vrai. Si je te dis que je vais mal, ce n'est pas vrai non plus. Je vais.

On ne doit jamais avoir honte d'être heureux, mais plutôt être fier, c'est tellement difficile.

{Veuf, Jean-Louis FOURNIER, Editions Stock}

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Commentaires
L
deux livres qu'il faudrait que je lise ...
J
;-),<br /> <br /> Je souris.<br /> <br /> Ce post est percutant si l'on te connait un peu plus que virtuellement. Il résume à lui seul beaucoup de ta propre histoire via une présentation de livres. C'est fort ! (comme le café de Rémy)
A
c'est beau ce que tu écris Sophie<br /> <br /> J'ai Madame Hemingway qui m'attend sur ma table de nuit ;)
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