La Petite Cloche au Son Grêle... et plutôt Triste !
... Triste, car l'on sait dès les premières pages comment cela va finir et - à quel point on va pleurer.
Un texte d'une grande simplicité (certains diront peut-être même "trop" simple) qui se lit en une poignée d'heures, bercé d'une douce mélancolie. Le narrateur est Paolo, 13 ans, dont les parents tiennent un café dans un village du Nord de la France, un cadre qui semble si agréable et sympathique qu'on se croit dans un film de Jean Becker. Sa maman rêve d'en faire un écrivain, lui rêve plutôt de sa belle voisine éprise de grande littérature. Le fil conducteur de ce très court roman en est aussi la très jolie idée : comment la découverte de... Marcel Proust va bouleverser la vie de ce jeune garçon et de ses parents, puis par ricochet fédérer les habitants du village autour d'une famille touchée par la tragédie, touchée par la vie. Premières amours, premiers chagrins, premiers drames, la fin de l'enfance en deux trois touches un peu surannées et parfois joliment drôles ("Ce Proust, il commence à me les briser franchement !"). Ce pourrait être "A la recherche de la Tendresse Perdue", et il est difficile de ne pas se sentir touché par tant de sincérité.
Ainsi, je découvre les vertus du mot "demain". Un mot qui a le pouvoir de préserver intacte ma vie rêvée avec elles. C'est l'effet magique de la procrastination : tant que la défaite n'est pas consommée, on peut toujours s'imaginer en vainqueur !"
{La Petite Cloche au Son Grêle, Paul VACCA, Le Livre de Poche}
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