Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est quoi ce bazar ?
16 octobre 2013

Les Grands Poucets

IMG_20131009_175151

Allez avoues, si tu es parent tu as forcément dit (ou pensé très fort) un jour à ton rejeton : "Allez on va se balader, je vais te perdre dans la forêt !" Moi j'ai décidé de le faire dans un parc très sélect, tant qu'à faire, on peut-être une mère indigne, on n'en a pas moins des goûts de luxe.
Le grand truc en ce moment avec Mon Grand et ses copains, c'est qu'à 8 ans ils s'imaginent pouvoir tout faire sans leurs parents : aller à l'école tout seul, s'inviter chez ses camarades ou les inviter à manger/dormir/ aller au cinoche... Hep hep hep !!! Pas si vite, jeune homme. Toi et tes congénères vous êtes priés d'attendre encore quelques années avant de vous passer de notre permission !

Nous voilà donc partis en promenade à deux familles, avec dans l'idée de faire courir et de fatiguer la meute (comme tous les mercredi, en gros) ; les deux plus grands se mettent à couiner : "on peut faire le parcours sportif, allez on peut faire le parcours sportif allez quoi on peut faire leparcourssportif, dis onpeutfaireleparcourssportiiiiiiif ??" Les perfect mothers, qui n'arrivent pas à échanger trois phrases depuis une heure, s'exclament d'un seul cri : "OUUUUIIII ! Fichez le camp, on se retrouve au bout du parcours !!!" "OUAIIIIS !!" Et les voilà partis.

On remonte le parcours à notre rythme, enfin à celui des plus petits, tout en papotant et de temps en temps glissant un oeil entre les arbres : "C'est eux, là, non ?". Arrivés en haut, on commence à se demander qui a été le plus rapide : eux ou nous ? ils étaient sensés nous attendre, mais pas un chaton à l'horizon. On décide de prendre un raccourci à travers bois pour rejoindre plus vite le bout du parcours tout en continuant à scruter les chemins. Niente, personne. On commence à s'énerver ("ah ça va barder, tu vas voir quand on va les retrouver ils vont nous entendre"), mais n'empêche, on accélère le pas, et du coup les petits se mettent à chanter la sainte Trinité : "Fatigue / Soif / Faiiiim !!", mais là on n'a pas trop le coeur à ralentir. Dans le petit parc qu'on fréquente habituellement, les gamins connaissent tellement bien chaque brin d'herbe qu'on n'a pas le temps de s'inquiéter qu'ils en ont déjà fait trois fois le tour. Là, devant nous s'étendent :

180 hectares de parc et de forêt,

un bassin et un grand canal de 21 hectares.

On finit par se séparer, j'ai cru voir une tache rouge, là-bas, tout là-haut, je veux vérifier. Portable vissé dans la main, l'autre maman m'appelle toutes les 3 minutes pour savoir si je n'ai rien vu, en échafaudant une punition qui devrait les occuper jusqu'à leurs 14 ans, genre recopier l'intégrale de Proust. Une fois arrivée, la tache rouge s'avère être une borne (j'ai confondu mon fils avec une borne... penser à détruire cet article sitôt publication). Je regarde dans tous sens, Minimoy pleurniche, j'essaye de le distraire tant bien que mal alors que là, c'est sûr, je commence à flipper, des images de battue avec des bergers allemands gueulards commencent à crépiter dans ma cervelle fatiguée, le parc ferme dans une heure, la nuit va tomber, le froid s'installer... respiiiiiiire !! Briefing avec l'état major, on se dit qu'étant donné leur âge de raison (HAHAHA) les garçons ont dû conclure que le plus sage (HIHIHI) était de revenir à notre point de départ, nous décidons donc de nous y retrouver, moi en passant par le parcours de santé fautif, elle en longeant le Canal.

2

Je trace à toute vitesse sur le chemin, j'ai pris Minimoy dans mes bras pour aller plus vite, croisant de rares joggeurs et une équipe de foot, mais de gamins de 8 ans ("Si un jour on les retrouve, je leur file "La Princesse de Clèves" à apprendre par coeur !!"), point. Près de l'entrée et près de l'eau, personne. Volatilisés depuis une heure.
Coup de fil de ma partenaire d'effroi, qui presque par hasard, a repéré de loin les taches colorées de leurs blousons... de l'autre côté du Canal. Je l'entends brailler d'une rive à l'autre : "Mais qu'est-ce que vous faites là-bas ??" "Ben on vous cherche !" Les deux gamins étaient en train de partir vers le Château, autant dire qu'on avait autant de chances de les retrouver à nous seules que de trouver un carré de chocolat dans mon placard. Au moins ont-ils eu la bonne idée de rester ensemble. Vu l'air dégagé et pas concerné du préado blasé qu'ils prennent en nous rejoignant, on se doute qu'ils ont dû connaître un petit moment de stress. Vu l'air dégagé et fâché qu'on s'efforce de prendre, ils se doutent qu'on s'est inquiétées, mais que ça ne suffira pas à leur éviter quelques paragraphes à recopier ce soir. Après remontage de bretelles et consignes d'urgence, on décide de leur greffer une puce offrir un portable à Noël faire apprendre notre numéro de téléphone par coeur. Et de remplir leurs poches de petites cailloux à chaque prochaine balade. Et d'une fusée de détresse. Et de rations de survie. Et d'une trousse de secours. Bon, en fait ils resteront enfermés dans leur chambre jusqu'à leur majorité, ce sera plus sûr.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Pfiou, j'espère que ça ne te donnera pas de cauchemar, en vrai ça suffit!
A
Ouf ! Quelle frayeur ! Je vois très bien la scène, la nuit qui va tomber, la panique qui monte… ma fille s'est perdue un nombre de fois, je ne compte plus, jusqu'à la retrouver dans un café dont la patronne était en ligne avec le commissariat. Et le Fiston, un jour, a fait comme les tiens : tu fais le tour du champ à vélo et tu nous attends… sauf que pour lui, un carré a cinq côtés, donc il avait entamé un deuxième tour (à sa décharge, il avait 5 ans). Nuit qui tombait, parc qui allait fermer (et Versailles, c'est grand !)… lui, tranquille, a trouvé une promeneuse et lui a donné notre adresse (mais pas le code de la porte, parce que c'est secret), pour finir, on s'est retrouvés aux grilles.<br /> <br /> Le téléphone écrit sur l'étiquette du manteau, ça marche bien. Dans les grandes foules, on le leur écrivait au stylo-bille sur le bras.<br /> <br /> Allez, ça fera des souvenirs à raconter le jour de leurs 18 ans ou de leur mariage !
L
Rohhh le cauchemar ... ouf, ça finit bien !
A
Qui finit bien , heureusement ;-)
F
Arrrgh l'horreur :(
.
.
.
Publicité
.
.

.
.

.
.
Newsletter
Publicité