Pourquoi aime-t-on autant les méchants ??
Dans la culture populaire j'entends, parce que dans la vraie vie j'ai juste envie de leur faire bouffer leurs dents. Mais alors, pourquoi suis-je devenue aussi rapidement accro à ce salopard d'opportuniste de Frank Underwood dans House of Cards ? La qualité de la série y est certes pour beaucoup, mais vu à quel point je kiffais Dexter jusqu'à l'année dernière, il y a de quoi s'inquiéter. Surtout que les salauds mémorables, genre Glenn Close dans Liaison Fatale, il fut une époque où ils finissaient mal, alors qu'aujourd'hui ils briguent un mandat à la Maison Blanche... Et puis regardes Nellie Oleson dans la Petite Maison..., elle était méchante et elle était moche (enfin, pas aidée, quoi) ; maintenant plus t'es sadique plus t'es attirant.
Parce qu'ils nous vengent ? Probablement est-ce délectable de voir un bon gros méchant ratatiner quiconque se met sur sa route, alors que nous dans la vraie vie on ose juste émettre un petit "euuuuh oui mais non" de protestation. La vioque à qui je propose de porter ses courses et qui me répond en m'aboyant dessus, dans ma tête je me transforme en Dexter et je lui règle son compte en deux coups de coude. En vrai je m'excuse platement de l'avoir dérangée. Sans parler de ce bon vieux sens de la répartie qui claque, qui te sert une réponse deux heures après l'humiliation.
Parce qu'ils ont des excuses ? Ouais, forcément, il y a une fêlure à la base (la moman, toujours) mais dans le fond on s'en fiche. Plus mauvais ils sont, plus on adhère.
Parce que je suis une méchante qui s'ignore ? qui cache bien son jeu ? Après tout, qui n'a pas rêvé de pouvoir claquer son beignet à un chieur et de lui balancer ses quatre vérités ? Mais ça se fait pas, oh non ce serait trop méchant - et à force ce serait la guerre civile. Je vis dans le Pays des Bisounours paraît-il, mais ce n'est pas parce que j'évite les conflits que je n'ai ni yeux ni oreilles pour reconnaître la bêtise humaine. Ceci dit quand tu regardes bien, les gentils ne sont plus si gentils : dans une autre série que j'adore, Orange is the New Black, Piper, la petite blondinette mignonnette qui déboule dans une prison de femmes avec les yeux d'un Bambi qui va se faire égorger, n'est en définitive pas si innocente ni inoffensive que ça. Finalement les méchants de fiction vengent les vrais gentils.
De réels problèmes existentiels, donc. Et encore, je n'ai pas encore découvert Breaking Bad, ni vu tout Game of Thrones, et à voir la littérature qui abonde à ce sujet, j'ai pas fini de me faire des noeuds au cerveau.