Bettina Rheims, derniers jours à la MEP
La Femme, la Femme, la Femme... Le sujet de prédilection de Bettina Rheims depuis une quarantaine d'années. Cette exposition présente un large aperçu en 180 images de son travail, des débuts aux coups d'éclats (te souviens-tu du scandale INRI ?), des commandes pour des marques de luxe à des travaux plus confidentiels.
Avec ces immenses formats dans des salles assez réduites (et sans parcours logique), c'est toute la particularité de la photographe qui saute à la figure du visiteur : c'est cru, direct, coloré, un uppercut. Souvent érotisé, parfois porno - ça devient un gimmick ridicule dans les musées d'avoir sa petite salle interdite avec 3 plans suggestifs, alors que dans la partie "publique", une jeune femme s'offre (façon Helmut Newton) en tenue SM sur commande de son milliardaire de mari... qu'est-ce qui est le plus vulgaire ?
Et la solitude de la femme, on en parle ?
La vulgarité, d'ailleurs. C'est ce qui m'a le plus interpellée dans l'expo, qu'est-ce qui est vulgaire ou ne l'est pas ? Si tu affubles la plus belle femme qui soit avec tous les oripeaux de la garce, devient-elle vulgaire pour autant ? A mon avis ça dépend de son modèle, qu'on ne me dise pas que c'est par hasard qu'on a accroché un portrait de Madonna et un de Kristin Scott Thomas côte à côte - devines qui gagne. Comme ce portrait de la Bellucci faisant joujou avec du ketchup, elle est juste belle au sens Bella, tu vois, avec l'accent et l'exagération.
Bref Bettina Rheims c'est un regard tout particulier et très reconnaissable, mais au final ce que j'ai le plus aimé c'est une série de portraits de prisonnières, faisant face à ceux de divas bling bling. Effet dévastateur.
{Bettina Rheims, Maison Européenne de la Photographie, jusqu'au 27 mars}