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C'est quoi ce bazar ?
26 octobre 2015

L'absence c'est une nuit qui tombe*

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Le vide : voilà bien une chose que je comprends. Je commence à croire qu'il n'y a rien à faire pour le réparer. C'est ce que m'ont appris mes séances de psy : les manques dans la vie seront éternels. Il faut grandir autour d'eux, comme les racines d'un arbre autour d'un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux. (Paula Hawkins)

Comment dire mieux le trou béant laissé par ceux qui manquent à nos vies, morts ou vivants ? Bien sûr, Alice & Zaza, dès qu'on évoque ces "chers disparus" je pense aussitôt à ma mère, j'évoque parfois ici le manque que j'ai d'elle. Voilà onze ans qu'elle n'est plus là, et je m'aperçois que j'ai de moins en moins de souvenirs tangibles, sa voix, son parfum se sont estompés mais reste cette absence à laquelle j'ai dû me faire et contre laquelle je me suis littéralement explosée - reconstruction is loading. C'est drôle, ce week-end encore je songeais à tout autre chose et un souvenir m'est revenu sans prévenir, ça m'arrive depuis que je vois une psy, c'est déconcertant - je pense maintenant que je la faisais pas mal rire, c'est fou mais j'avais oublié. J'ai gardé une de ces mini-cassettes que l'on mettait dans les tout premiers répondeurs il y a 20 ans, je sais que sa voix est dessus, je rêve de pouvoir la réécouter un jour.

Je vais vous faire une confidence, Alice & Zaza, je n'ai jamais éprouvé de jalousie envers quiconque pour leur vie, leur maison leur voiture leur boulot leurs vacances, c'est un truc qui ne me vient pas à l'esprit puisque ça ne mène à rien sauf à l'aigreur. En revanche, oui je l'avoue et je n'en suis pas forcément fière puisque ce n'est la faute de personne, il m'est arrivé bien souvent de crever de jalousie parce que des proches avaient encore leurs parents, des parents bien vivants et en bonne santé qu'ils peuvent voir quand ça leur chante ou à qui ils peuvent parler quand ils veulent, c'est simple il suffit de passer un coup de fil et tu as la voix de ta mère au téléphone, non mais tu te rends compte de ce putain de miracle ????? Non, bien sûr, on ne se rend pas compte, moi je crève de ne plus entendre la voix de ma mère au téléphone (et en écrivant ça les larmes coulent toute seule). Et je sais qu'à 100% les gens qui ont encore leurs parents râlent après eux pour X raisons, et que si j'avais ma mère je râlerai à 200%, mais comme j'aimerai pouvoir le faire. A l'école des garçons la moitié des personnes qui viennent chercher les enfants sont des grands-parents, et il peut encore m'arriver de ressentir des pincements au coeur en les voyant attentionnés, concernés, présents.
Chacun son histoire bien sûr, mais il est bon de rappeler ce qui semble une évidence : profitons des gens tant qu'ils sont là.

 

 

* Serge Reggiani

** Cet article fait partie de mes "Je publie ? je publie pas ?". Si tu le lis c'est que mon doigt a rippé.

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Commentaires
N
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce billet si touchant et qui nous rappelle combien il est important de profiter du moment présent avec ses proches sans se laisser gagner par des agacements qui pourrissent les relations. J'ai accueilli ma Maman de 89 ans chez moi depuis 2 ans et je remercie le ciel de pouvoir le faire car en dehors des aléas organisationnels, ce sont de vrais moments de partage et je sais que ce n'est pas éternel. Et combien c'est chaud de rire ensemble de la même chose comme il y a 20 ou 30 ans!
M
Un point commun que nous avons, en plus d'enfants du même âge : j'ai perdu ma Maman il y a 20 ans. Nous étions très liées. Je sais que son décès m'a aussi poussée vers des choses que je n'aurai peut-être pas osé... Enfin, je n'en serai jamais certaine... "Je porte au cou, ton souvenir, comme un bijou" chante Jeanne Cheral. Moi aussi j'ai l'impression de l'oublier mais parfois, par éclat, je la revis. Et même j'ai réussi à imaginer ma joie de lui présenter ma fille, ou nos rires avec mes garçons. Et voilà moi aussi je pleure... merci pour ce partage, et nous avons en commun la chance d'avoir été beaucoup aimée dès notre arrivée :-)
B
Très beau texte, ça me touche beaucoup.Est-ce que j'oserai te dire que ma mère et moi ne sommes pas du tout liées et que je ne vois pas comment les choses pourraient changer ? J'espère ne pas te faire de mal mais il y a des familles où on n'aime pas ses enfants, on ne leur veut pas de bien et on essaie de les détruire. Et comme toi j'envie tellement les filles qui ont des mères aimantes, compréhensives, même les mères chiantes je les envie. Quand j'étais petite je rêvais de tomber malade pour que des infirmières s'occupent de moi. Maintenant j'ai ma famille, mon mari et mes trois garçons, et le mot maman je le conçois pour cette famille-là, pas celle dont je viens. Bon week-end.
L
C'est un très beau billet ... c'est moi qui en ai les larmes aux yeux et tu as raison, on ne profite jamais assez de nos proches, comme si c'était une évidence éternelle ... que ça n'est pas !
S
Oh, un billet que je suis touchée de pouvoir lire. Oui, tu as raison, il faut savoir profiter de ceux qu'on aime, pendant qu'ils sont encore là. J'ai conscience de la chance que j'ai. Malgré parfois les conflits familiaux qui viennent gâcher les choses. Quelques unes de mes amies proches ont commencé à perdre leurs parents, et je me sens presque honteuse à côté d'elles...
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