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C'est quoi ce bazar ?
10 septembre 2014

"Mademoiselle Julie", Esthétique et Soporifique

075020

(Il ne fait pas bon être un canari en Irlande, c'est moi qui te le dis !)

1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie et John, le valet de son père, se charment, se jaugent et se manipulent sous les yeux de Kathleen, la cuisinière du baron, jeune fiancée de John - mais ça a pas l'air de beaucoup le déranger.

Ce huis clos tragique est à l'origine une pièce de théâtre écrite par le suédois August Strindberg en 1888, qui fit scandale à l'époque - tu m'étonnes. Il n'y est pas tant question d'amour ou de désir que de rapports de classes, d'ambition, de servilité et de rapport dominant/dominé.
Esthétiquement, c'est irréprochable, c'est magnifique. Les scènes, peu nombreuses, sont travaillées comme des tableaux, dont on a largement le temps d'étudier tous les détails. Les acteurs sont beaux, leurs costumes sont magnifiques. Et puis ? Voilà. Pour passer 2h13 ça ne suffit pas vraiment.

Voici l'exemple même du passage raté du théâtre au grand écran. Bien sûr, l'entreprise n'est pas évidente, mais un peu de souffle n'aurait pas nui à une mise en scène extrêmement figée. Il est vrai aussi qu'il est rare de pouvoir prendre son temps pour déguster une scène au cinéma, mais ici, réellement, rien ne bouge. Ah si, la mâchoire de Colin Farrell tremblote beaucoup, énormément.
Les acteurs, donc. Comme elle est belle, altière, fine et diaphane, Jessica Chastain (avec un petit air de ressemblance avec la réalisatrice Liv Ullman dans sa jeunesse), et c'est si agréable de la voir dans un rôle fragile et ambigu. Tout en elle fait songer à ces belles femmes au romantisme sombre de la peinture préraphaélite (l'ultime scène s'en inspire d'ailleurs directement). Elle porte en elle toute la rage et la frustration d'un personnage empreint de tristesse, éclipsant un Colin Farrell qui s'efforce en vain à coups de grimaces de faire passer des émotions. Au final le personnage de Samantha Morton, le seul à garder dignité et classe au nom de sa foi, est celui qui tire peut-être le mieux son épingle du jeu. 

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{Mademoiselle Julie, un film de Liv Ullman avec Jessica Chastain, Colin Farrell et Samantha Morton, sortie en salles ce mercredi}

 ★

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Commentaires
A
Je pense qu'on peut s'en contenter...
L
J'ai vu la bande annonce ... ça n'augurait rien de bien terrible ...
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