Mapplethorpe au Grand Palais
Avant qu'elle ne se termine, je voulais te dire un mot sur l'exposition Mapplethorpe. J'ai longtemps cru que c'était un photographe de fleurs stylisées (j'en avais même accroché une reproduction aux murs de mon studio d'étudiante), élégantes, et avec un pouvoir de suggestion qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille... Car il fut surtout une des plus grandes figures de la photographie américaine des années 70-80, célèbre pour ses portraits en noir et blanc mais surtout ses nus masculins dont l'érotisme suscita parfois la controverse.
"Je cherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs."
Cette très belle exposition est construite à rebours et de manière très simple (moi qui reproche toujours aux expos leur manque de cohérence, du moins pour le visiteur lambda comme moi) : le corps sculpture, le corps géométrie, les natures mortes, le rapport à la religion, la couleur, les fleurs, les femmes, les portraits (véritable trombinoscope du New York des années Warhol), les polaroids des débuts, où l'on repère déjà les centres d'intérêts et la recherche formelle.
Sans oublier cette petite salle interdite aux moins de 18 ans où des clichés plus explicites sont réunis - très anecdotique selon moi (limite opération marketing), mais je comprends la frilosité des musées, vu le climat actuel, de se voir asséner une interdiction quelconque. Cela permet au moins de profiter d'une rétrospective absolument complète de l'oeuvre de Robert Mapplethorpe, mort du sida à 42 ans en 1989.
{Robert Mapplethorpe, au Grand Palais jusqu'au 13 Juillet}
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