La Lumière de Renoir
Peintre vieillissant, veuf, souffrant d'effroyables rhumatismes aux mains et fou d'inquiétude pour ses fils aînés partis au front, Auguste Renoir (Michel Bouquet) n'en cesse pas moins de peindre, inlassablement, dans sa grande maison de bord de mer. Un nouveau modèle (la très jolie et préraphaélite Christa Théret) vient apporter un vent de fraîcheur sur ces jours sombres de 1915.
C'est un film lent, aussi lent que ces longues heures d'été où Andrée pose alanguie pour le "patron", où l'on n'apprendra pas tant de choses sur les Renoir père et fils, mais après tout ça ne se revendique pas comme un biopic et on n'est pas dans "Drive". La lumière et les couleurs tiennent pratiquement le rôle principal, et bien sûr, il y a beaucoup de jupes froufroutantes, de jeunes femmes en chignon qui organisent des déjeuners sur l'herbe en chantonnant, de rideaux qui se soulèvent. Surtout, il y a Michel Bouquet, qui d'autre pour incarner le "scrongneugneu" Renoir qui distille de petites sentences d'un ton malicieux ("Chez les Renoir on ne broie pas du noir !"). Regret en passant de la trop courte participation de Romane Bohringer.
Je ne suis pas forcément une fervente admiratrice de l'oeuvre de Renoir, mais j'ai vraiment aimé la représentation du peintre au travail. C'est un film comme on passerait un après-midi de grande chaleur dans l'herbe, on peut s'y ennuyer, on peut aussi s'y reposer - on peut surtout avoir très envie en sortant de la salle d'en savoir bien plus sur les Renoir, père, fils, maîtresses, modèles.
{Renoir, un film de Gilles BOURDOS, actuellement en salles}