Radiant Artist

 Keith Haring c'est d'abord un trait et un motif ultra familiers. Je crois que je connais son nom depuis la fresque qu'il a exécutée pour l'hôpital Necker à Paris, en revanche avant cette rétrospective je ne connaissais pas son visage si poupin. Son fameux "Radiant Baby", ses chiens, ses serpents, autant de symboles devenus des signatures. Je savais qu'il était mort très jeune, j'ignorais qu'il avait été si prolifique et si généreux, au vrai sens du terme. On regrette parfois les dérives merchandising de l'art (dit celle qui ne repart jamais d'une exposition sans son marque-page souvenir...), mais lui a tout simplement inventé ce marketing, dans une volonté de mettre l'art à portée de tous en le déclinant sous toutes les formes et sur toutes les surfaces, du graffiti dans le métro à une multitude de produits dérivés.

  

Dans le New York des années 80 et le sillage pop des Basquiat ou autres Andy Warhol, il s'est aussi servi de son trait rapide pour militer contre le racisme et contre toute forme de violence et d'injustice. L'exposition qui se tient au Musée d'Art Moderne m'a plu de façon immodérée, j'aurais pu y passer des heures, et j'aimerai pouvoir me rendre maintenant à celle du 104 qui en est le complément. Je pensais même emmener mon grand à l'exposition (après préparation et explication de l'oeuvre), mais son père n'y est pas très favorable. J'y réfléchis encore, car après tout les enfants ne voient pas la même chose que nous, et même lorsque la maladie et l'angoisse de la mort s'infiltrent peu à peu dans son travail c'est LA VIE qui jusqu'au bout transpire de ces lignes emboitées et de ces couleurs pétantes.

 

★ Rétrospective KEITH HARING au MAM de la Ville de Paris et au CENTQUATRE, jusqu'à fin août ★