Lectures d'Automne
TOUCHEE en plein coeur par "La Solitude des Nombres Premiers" de Paolo Giordano ; quelle belle couv' et quel beau titre, même si j'ai craint un moment qu'il ne soit question que des z'amours d'un mathématicien. Les nombres premiers sont de jeunes gens qui ont débuté leur vie sous le signe du drame, sont devenus de jeunes adultes blessés, amochés, fragiles et méfiants, et vont se croiser, se rater, se retrouver. Abordant des thèmes graves comme l'anorexie ou l'automutilation, mais sans pathos aucun, c'est émouvant, c'est fort, c'est frustrant (la fin).
"(Il) songea qu'il ne subsistait donc que ça, qu'il ne reste de l'amour des parents que de petits empressements, ces soucis que les siens énumèraient au téléphone chaque mercredi : la nourriture, la chaleur et le froid, la fatigue, parfois l'argent. Tout le reste gisait, submergé, à des profondeurs inaccessibles, dans une masse cimentée de discours jamais affrontés, d'excuses à présenter et à recevoir, de souvenirs à rectifier."
DECUE par cette "Histoire d'un Mariage" d'Andrew Sean Greer ; pourtant ça n'est pas d'un couple tout à fait comme les autres dont il est question ici, et la trame de fond (l'Amérique des années 50, le climat de racisme et de maccarthysme, l'affaire Rosenberg) est intéressante. Mais j'ai eu du mal à éprouver de la sympathie pour cette jeune femme prête à plaquer son couple sur la base de soupçons, et pour de l'argent encore. J'ai tout de même apprécié la fin, mais trop tard.
"Vous connaissez le coeur humain : chaque nuit, il lui pousse une épine".
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PAS FINI "Le Dernier Monde" de Céline Minard. Décidément, moi et la science-fiction ça doit faire deux, pourtant l'histoire promettait d'être passionnante - celle du dernier homme sur terre - mais j'ai trouvé l'écriture franchement laide et même incompréhensible, avec effets de style gratuits (premières pages tronquées). Pour les amateurs de science-fiction ??
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TROUBLEE par les violents rapports de force mère-fille décrits dans "La Femme de l'Allemand" de Marie Sizun (Prix Elle 2008), relations d'amour-haine exacerbées par la maladie de Fanny, la mère. Comment une enfant, puis une adolescente, peut-elle arriver à se construire, sans se laisser écraser, par une histoire familiale lourde de conséquences et une terrible pathologie qui mènera inéluctablement au drame ? Des chapitres très courts, bruts et émouvants.
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CONQUISE par un livre pour enfants de Nathalie Choux et Alex Cousseau. Le titre est à lui seul tout un programme : "Un Rhinocéros amoureux pèse-t-il plus lourd qu'un rhinocéros tout court ?" Editions Sarbacane. Je suis Fan ;-) !