Lire pour "Elle"
On
entre dès les premières pages dans le vif de l'action : Nicholas Newman,
encore anéanti par l'odieux assassinat de la femme de sa vie quelques
années auparavant, devient suite à sa rencontre avec un mystérieux
couple la cible d'agressions et de persécutions - dont il réalise très
vite qu'elles sont liées au passé de Madeleine. De Londres à Venise,
d'Athènes à New York, de rencontres en rencontres il va exhumer
d'épouvantables secrets.
J'ai bien aimé ce "héros" atypique, humain
plus qu'humain, Newman ne cache d'ailleurs rien de ses faiblesses -
jusqu'à ses intestins capricieux ! - et passe son temps à se
sous-estimer. La lecture coule toute seule, en brefs chapitres efficaces
qui invitent à enchaîner sur le suivant : "allez, encore un". C'est
passionnant à provoquer des nuits blanches, à y penser avant de
s'endormir et à se demander au réveil à quel moment de la journée on va
bien pouvoir reprendre sa lecture.
Reste un bémol de taille :
certaines parties du livre sont extrêmement dérangeantes : les
descriptions d'expériences nazies autour du cercle familial sont
vraiment insoutenables et inciteraient, tout comme Newman, à abandonner
sa lecture - ce n'est pas ce qui constitue la majeure partie de
l'histoire mais tout de même, âmes sensibles s'abstenir. Il s'agit du
premier tome d'une tétralogie autour du même personnage, j'aimerai
vraiment savoir ce que lui réserve la suite.
{Les
Enfants de la Nuit, Frank Delaney, Le
Cherche Midi.}
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Il s'agit d'une enquête
minutieuse, par deux grands reporters américains, portant sur toutes les
formes de violences faites aux femmes dans le monde (viol,
prostitution, négligence, discrimination), d'un hommage à celles qui
résistent et qui luttent, étoffée de propositions de solutions
concrètes, notamment en matière d'éducation et de microfinance avec pour
objectif une autonomisation maximale.
Malgré une accroche vendeuse
(cf la citation de George Clooney en 4e de couverture - oh le malin
éditeur...), on craint l'avalanche de statistiques. Et des chiffres, il y
en a certes, mais abondamment illustrés par des histoires édifiantes et
probablement représentatives, des visages, des noms, tant les auteurs
ont conscience que des histoires individuelles incitent davantage les
gens à agir que des statistiques.
Il est difficile de critiquer un
tel ouvrage, d'utilité majeure, l'objectif des auteurs est plus que
louable : démontrer que des initiatives individuelles peuvent parfois
plus pour faire avancer la cause féminine (et le monde, donc) que des
actions-coups d'éclats à effet d'annonce (et conséquences parfois
désastreuses) de grandes organisations mondiales – mais je dois
reconnaître que j'en ai trouvé la lecture très rébarbative.
{La Moitié du Ciel,
Nicholas D.Kristof et Sheryl Wudunn, Les Arènes.}