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C'est quoi ce bazar ?
18 février 2011

Ca fait lontemps que j'ai pas causé bouquin, tiens...

9782843375798Voici un livre, à la fois confession et témoignage, qui laisse sur le carreau, un véritable puits de tristesse, celle d'un petit garçon de 4 ans dont la vie semble s'être arrêtée net une nuit de septembre 1952.
Dans les années 50, la vie de la famille Goolrick semble être une fête sans fin, entre diners mondains et cocktails, des parents admirés et adorés de leurs amis. Au fil des pages on découvre que cette image idéale cache amertume, dépression, alcoolisme. La lecture donne parfois un sentiment de confusion comme si l'auteur s'empressait de raconter tout, très vite, avant de tout oublier ou de changer d'avis, entremêlant divers épisodes douloureux advenus à différentes époques, que ce soit la rupture d'anévrisme de son frère, son séjour à l'asile psychiatrique ou la description détaillée - et insoutenable - de ses automutilations. Les souvenirs arrivent dans le désordre, comme le dit lui-même Goolrick. L'explication de tant de douleur n'arrivera que vers les 3/4 du livre, et le récit impensable de la nuit destructrice, scène absolument abominable décrite en termes brutaux dont on sort totalement secoué.
C'est une écriture très forte, des chapitres remplis de questions sans réponses, surtout celle-là : comment ont-"ils" fait pour continuer à vivre comme si de rien ne s'était passé ? celui qui a fait, celle qui l'a vu faire, celle qui a su ce qu'il avait fait. Pourquoi ont-"ils" ensuite fait preuve envers lui de tant de rage, de cruauté, de sadisme, allant jusqu'à culpabiliser un jeune garçon qui sera dès lors toute sa vie en quête perpétuelle de l'amour et de la reconnaissance qu'il n'a jamais eues.
Le dernier chapitre est renversant, bouleversant, message adressé à tous les potentiels bourreaux d'enfants, s'il pouvait n'en sauver qu'un, alors, dit l'auteur, le livre aura servi à quelque chose.

"On a tendance à vouloir aimer sa famille. En fait, on a même tendance à le faire.Même si l'on choisit de couper les liens avec tout ce qui avait été pour nous "chez nous", pour redéfinir l'espace dans lequel on vit, les émotions qui nous paraissent le plus naturelles, notre manière d'aimer, on reste hanté par un sentiment persistant de deuil et d'admiration à l'égard des êtres que l'on a connus en premier et le mieux. Même si on ne leur adresse plus jamais la parole, ils demeurent nos premiers et nos plus purs amours. Il y a, pour chacun de nous, une époque où ils signifiaient tout.
Parfois, cette époque dure toute notre vie. Elle est aussi éternelle que notre souffle. Elle ne s'altère ni ne meurt.
Parfois, elle prend fin à un âge très précoce. On n'y peut rien. Il arrive des choses."

{Féroces, Robert Goolrick, Editions Anne Carrière}

C'est peut-être bien LE livre qui m'a le plus marquée jusqu'à aujourd'hui dans mes lectures pour le Grand Prix Elle... Mais il me reste encore deux sélections à recevoir !

Elle


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Commentaires
T
je crois pas que je vais le lire non plus...y a des bouquins dont on ne sort pas indemne...comme une impression de vivre son propre cauchemard....
S
A bin je ne le lirai pas, hein.....<br /> D'ailleurs, j'ai arrêté Sanctuaires Ardents au moment où là il allait trop me traumatiser..... Mais j'en dirai pas plus si tu veux le lire... :-)<br /> J'adore le bouquet de carottes et je suis sûre que chéri n'avait pas vu le film et qu'il devrait aller faire scénariste à LA!!!!! :-)<br /> Bisous bisous bisous ma belle!
A
Oh la la dur....
M
Plus que "Nos étoiles ont filé" ? Mazette, qu'est-ce que ça doit être !
A
Mais, ça va pas non de lire des livres pareils ??? ;-)<br /> Et tu te sens comment maintenant ?<br /> Merci pour la présentation du livre quand même ! ;-)
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