Les Gros Sabots

17 février 2012

A la veille de la première Guerre Mondiale, un fermier vend le cheval de son fils Albert à la Cavalerie Britannique pour échapper à la ruine ; l'animal va traverser quatre ans de guerre sur les deux fronts en multipliant les rencontres (soldats anglais et allemands, fermiers français) tandis que son jeune maitre rejoint à son tour le champ de bataille dans l'espoir fou de le retrouver.

On imagine à la lecture de ce résumé (adaptation d'un livre pour la jeunesse de Michael MORPURGO) une avalanche de bons sentiments et une immense ode au courage, à l'amitié, à la famille et à la fidélité - et on aurait raison. Les parties du film qui se déroulent à la ferme familiale sont dignes d'un cinéma hollywoodien d'un autre âge, parfois à la limite du kitsch - je m'attendais presque à voir surgir Scarlett O'Hara en train d'haranguer un beau ciel rouge.

Et pourtant : c'est bel et bien un film de Spielberg, dont l'immense talent de mise en scène s'exprime à son meilleur dans les scènes de batailles, dont certaines franchement à couper le souffle - qu'il filme une attaque masquée par de hautes herbes ou la course éperdue d'un cheval affolé dans le No Man's land au travers des barbelés - à noter que même une attaque au sabre ne fait pas couler la moindre goutte de sang à l'écran, ou que même une exécution sommaire est pudiquement occultée par les ailes d'un moulin...
Malgré les 2h30 de film et un jeune acteur principal qui a moins de charisme que son cheval, on ne s'ennuye pas une seconde et on se passionne même pour l'odyssée peu réaliste mais spectaculaire de Joey, le cheval "miracle".

"Cheval de Guerre " de Steven Spielberg sort mercredi prochain en salles. Ca vous tente ??