Hitchcock/Hopkins

15 février 2013

Je suis une inconditionnelle du maître du suspense, découvrir ses plus grands films a été chaque fois un moment très fort - avec une préférence pour "Les Oiseaux" que je pourrais voir et revoir et rerevoir avec les mêmes frissons. Y guetter ses apparitions clin d'oeil, ses références, ses obsessions, sa manière de contourner ingénieusement la censure de l'époque... Du réalisateur il reste donc les grands films, mais de la vie personnelle de l'homme on ne sait finalement pas grand chose, et de son épouse encore moins. C'est dire ce qu'avait d'intéressant le projet de Sacha Gervasi ! Mais "Hitchcock" n'est pas tout à fait un biopic et ne s'attache qu'à une période de la carrière du réalisateur, en 1959, moment charnière où après d'immenses succès, il cherche un nouveau projet susceptible de l'exciter et de surprendre de nouveau, alors que les studios l'imaginent déjà fini et seulement capable de reproduire toujours le même film. L'histoire glauque d'un tueur en série attire alors son attention. Ce sera le terrifiant et culte "Psychose".

Ne serait-ce que pour le plaisir cinéphile de plonger dans la genèse de l'un de ses plus grands films (du choix des acteurs à la musique, jusqu'à la promotion inédite du film), "Hitchcock" est un excellentissime divertissement, et la représentation du génie à l'oeuvre, ses failles, ses relations ambigues avec ses actrices (Janet, Vera, Grace et les autres...), sa manière de défier le comité de censure, tout ça est vraiment passionnant et donne envie d'en savoir beaucoup plus. En revanche tout ce qui concerne sa vie privée, son couple avec Alma semble vraiment très romancé (et moins intéressant), même si on sait à quel point leur collaboration et leur complémentarité ont été essentielles pour l'oeuvre du réalisateur.
Quant à Anthony Hopkins, passées les premières secondes (le temps de s'habituer aux prothèses...) on se fait très bien à son interprétation du maître, et j'ai adoré sa manière délectable de reprendre le fameux "Good Eveniiing"...