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C'est quoi ce bazar ?
30 août 2013

Les Femmes qui écrivent sont Merveilleuses *

DSC_0697 La vie a laissé Anna/Sandra peinarde jusqu'à ses 24 ans. Elle a bien rigolé, elle en a bien profité. Et puis. Un grand amour qui meurt de façon fulgurante. Déjà, ça calme. Et puis la vie, et puis Noé, né tout maigre avec deux grosses boules à la place des yeux, un enfant qui dort beaucoup, un enfant qui dort trop, au début c'est chouette, à la fin ça inquiète ("Il paraît que chaque enfant a son rythme. On va dire que lui il roule en mode pépère alors"). Noé est atteint du syndrome de West, "Vous savez Madame, (...) on peut en guérir et on peut en mourir". Le combat d'Anna commence, contre toutes les absurdités, médicale, administrative, scolaire, humaine. Autant de batailles à mener l'une après l'autre, avec pour plus grande arme l'Humour, avec un grand H. Comment faire autrement que de tout tourner en dérision, à moins de se lamenter à longueur de journée (pas le genre de la maison - ou alors en se cachant bien) ou bien de se tirer une balle là, maintenant, tout de suite. Mais tout peut arriver, même le meilleur, surtout quand on est une maman acharnée à rendre son petit bonhomme heureux. Et sur ce point, jusqu'ici, Anna/Sandra a tout bon.

Mais j'adorais le sentir bouger. J'adorais ce lien exclusif et animal. L'idée que nous étions un univers unique, éphèmère, qui n'existait qu'à travers mon corps. 
Lui-moi c'était ma plus grande joie.

{La Tête à Toto, Sandra KOLLENDER, Steinkis Editions.}

 ★

 DSC_0693 Je le reconnais, je confonds souvent les Soeurs Brontë : laquelle, d'Emily, Charlotte ou Anne, a écrit "Les Hauts de Hurlevents", déjà ? et "Jane Eyre" ? Sheila Kohler s'attache plus particulièrement à Charlotte, qui écrivit le chef d'oeuvre de sa vie alors qu'elle veillait son père, tout juste opéré des yeux. Nous sommes en 1866 à Manchester, les soeurs s'efforcent de se faire publier, sous un nom d'emprunt puisqu'à l'époque il semble inconcevable qu'une femme puisse écrire - et lorsque le succès arrivera il faudra d'ailleurs qu'elles prouvent être les auteurs de leurs propres livres. Charlotte inclut progressivement des bribes de son quotidien ou des personnes qu'elle croise dans son livre, et il est fascinant de découvrir un écrivain au travail, la façon dont il sait doser le mélange entre réalité et son imagination. Je ne me suis pas forcément laissée emporter par cet ouvrage car je pense qu'il plaira surtout aux érudits de l'univers des fameuses Soeurs écrivains, mais il a eu l'immense mérite de me pousser à faire des recherches biographiques - savais-tu par exemple que les enfants Brontë étaient au nombre de 5 et que pas un n'atteint l'âge de 40 ans ? Que le presbytère où elles vécurent leur courte existence fait l'objet de véritables pélerinages ? Et que l'on s'interroge encore pour comprendre comment de si jeunes personnes, ayant si peu vécu, ont pu produire des oeuvres si puissantes exprimant des passions si fortes ?

Elle se laisse aller à un moment de méditation. La frontière est difficile à tracer entre imagination et mémoire. Elle accepte ce qui lui vient, projectant des images dans ce lieu sombre et silencieux. Chaque objet - la carafe ronde comme un bulbe, la courte-pointe verte, la plante sur le rebord de la fenêtre - semble avoir une signification. Elle est à un tournant de sa vie. Elle cherche des signes annonciateurs de ce qu'elle va devenir.

{Quand J'étais Jane Eyre, Sheila KOHLER, 10/18}

 ★

 

* Oui, bon, quelques garçons aussi. Laisses-moi le plaisir de la référence.

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Commentaires
L
Oui, oui, les femmes écrivent bien... Normal leur sensibilité est souvent plus "aiguisée" ? Sylvie germain est ma préférée.
S
allez, je note, j'ajoute... le 1er me tente bien..!<br /> <br /> c'est marrant, moi aussi cet été je me suis aperçue que mes lectures et mes découvertes étaient étrangement féminines... et bonnes !<br /> <br /> (bientôt sur le blog ;)
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