Ma Branche Vide
Pour parler de mes ancêtres, Alice & Zaza, j'éprouve quelques difficultés, d'abord parce que l'une des parties de mon arbre généalogique manque. Mon père a été l'un de ces réfugiés politiques qui ont fui les chars soviétiques dans les années 50, laissant derrière lui sa vie et sa famille. De ce passé il n'a jamais voulu parler, ou alors pour broder autour, ce qui n'aide pas à déméler le vrai du faux. Je suis retournée par deux fois dans ce pays d'origine, et sans en être tombée amoureuse je sens obscurément que j'y ai quelque attachement.
Je ne suis pas forcément plus proche des racines maternelles, que je connais pourtant mieux : nom à particule, grande ville bourgeoise, secrets de famille, je suis le rejeton d'une bâtarde qui a pas mal souffert de sa mise au ban.
Il y a quelques jours je regardais un film sorti en salles récemment ("My Old Lady", moins léger qu'il n'y paraît) qui parle de secret et de filiation, et je me demandais si tous autant que nous sommes nous ne passons pas notre vie à payer pour les conneries de nos parents ou grands-parents ou arrière-... et ça me met dans une colère folle ! que même deux années de psychanalyse n'arrivent pas à juguler. Comme si les dés étaient pipés dès notre naissance, en quelque sorte. Et le fait que dans 12 jours je me marierai sans la présence de ma famille est finalement le résultat de ces étranges conjugaisons ancestrales. Par ce mariage je renforce de nouvelles racines, celles que j'ai créées avec le père de mes enfants (purée qu'est-ce que c'est beau ce que je dis. Je vais le garder pour mon discours, tiens.).
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T'as vu la taille de l'arbre ? Il est dans le hameau de Marie-Antoinette depuis 400 ans, et il en aurait sûrement à raconter, le coquin !