Wedding Time, 1 : Nos conceptions contraires
Après 21 ans de réflexion (le temps de bien se connaître, il vaut mieux être prudent), Chéri s'est donc décidé (absolument pas contraint par des allusions aussi légères qu'une étagère Billy et la pression subtile mise par nos copains - à ma demande) à me suggérer la possibilité dans un futur plus ou moins proche d'unir nos deux noms, puisqu'après tout on arriverait peut-être à s'entendre et à cohabiter. J'ai répondu "J'sais pas, je vais réfléchir" pendant 2,1 secondes, puis il a fallu commencer à confronter nos deux visions de l'évènement - parce qu'en 21 ans de vie commune nous n'avons jamais eu le temps d'en parler, vois-tu.
Mon idée était la suivante : "Bonjour/Au Revoir Mr le Maire !" avec une jolie tenue (= un jean et un tee-shirt propres), 4 copains, nos enfants, "oui je le veux ok let's go", un resto ou une balade au bord de la mer ou un pique-nique, et zou hop c'est dans la boite !
L'envie de Chéri était, comment dire, sensiblement différente : faire venir nos copains bien évidemment (jusqu'ici tout va bien) + sa famille (bon, ok, je peux admettre qu'on puisse avoir envie d'inviter sa mère à son mariage) + ses collègues (heuuu... ah ? tous ?) + les voisins (hein ?? parce qu'elle nous a gardé le chat une fois on doit inviter Mme Michu ?) + la tante du frère de son copain (QUOI ?? QUI ??) + ... et de continuer à étaler une liste de SES invités longue comme un jour sans chocolat.
Bien. Houston, nous avons un problème. Et un premier motif de divorce râlitude.
Après avoir couiné dans toutes les largeurs et les longueurs (mais je veux pas me marier devant ces gens que je connais pas c'est pas un spectacle c'est mon mariage je veux juste 2 témoins et tchao hasta la vista merdouille), j'ai fini par comprendre ce que mes amis - et ma psy - ont saisi avant moi : le futur marié était très content de se marier et il avait envie de le partager avec la terre entière. Du moins avec la totalité de la commune (62 012 habitants) + 1 bout de la Bretagne + 1 bout de la Suisse.
Soit. Mais je vais en faire quoi de ces 62 012 pique-assiette ? - ah, on me souffle à l'oreille qu'il n'y en a plus maintenant que 62 011. Condoléances.
Quelqu'un me suggère : - Ben, un vin d'honneur !
Moi : - C'est quoi, un vin d'honneur ??
La prochaine fois, je te raconterai comment je me suis évanouie quand on m'a raconté la tradition de la soupe à l'oignon.
Sources photos : Pinterest / jesuisunevraiefille